Brésil Brazil

Nelson Leirner, Claudia Andujar, Gisela Motta et Leandro Lima, Lucas Bambozzi, Rosângela Rennó, Olivier Zabat, NG, Angela Detanico et Rafael Lain, Lia Chaia, Mônica Nador, Laura Lima, Cabelo, Laura Taves, Pedro Rivera, Pedro Évora, Bernard Martin et Patrick Martin, Tetine, Eliete Mejorado et Bruno Verner, Zebra Crossing , Jacky Chriqui, Lydie Jean-dit-Pannel, Jean-Paul Labro, Hélio Oiticica, Lucas Bambozzi, Tunga, José Jiménez, Marc Mercier, Jean Seisser, Unglee...


« De nos jours, grâce à la génétique, nous savons que sur terre nous sommes tous Brésiliens : des métisses ». Cette phrase de Tunga, l'un des artistes contemporains brésiliens les plus éloquents, vient en écho à la quête de Claude Levi Strauss dans son livre Tristes tropiques,celle d'un ethnologue au cœur de l'Amazonie à la recherche éperdue de la tribu vierge de tout contact. Tristes tropiques révèle, page après page, que le métissage existe depuisla nuit des temps. L'histoire culturelle du Brésil est une histoire de métissage, d'anthropophagie sexuelle, comme s'amuse à le dire Ernesto Neto, en écho au manifeste de l'anthropophagie culturelle d'Oswaldo de Andrade, manifeste fondateur du modernisme brésilien publié en 1928. Une autre métaphore nourricière : « Dieu mange en cachette, et le diable court partout lécher les plats » (Diadorim de Joào Guimaràes Rosa), suggère l'autre versant culturel fort, celui de la gémellité allégorique du bien et du mal, qui anime, de Jorge Amado à Glauber Rocha, le Brésil du vingtième siècle. Loin de tout exotisme, les artistes présentés au cours de ces Rencontres Brésil // Brésils, illustrent en partie la diversité des composantes culturelles qui caractérise ce pays. Ils évoquent, tour à tour et chacun de manière résolument contemporaine et personnelle, les Indiens d'Amazonie,la colonisation, le tropicalisme, le modernisme, l'engagement culturel, social et politique, la nature et l'urbanisation. Rencontre parallèle, celle d'indiens d'Amazonie, figurée par les photographies de Lia Chaia, avec les enfants des rues, évoquée par l'installation de Cabelo. La rencontre est fictive. Parallèle, elle tient de la fiction. Rencontres parallèles de plusieurs mondes qui vivent dans le même.
Hervé Perdriolle Directeur artistique des Rencontres Parallèles


Nelson Leirner
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Nelson Leirner, né en 1932 à Sao Paulo, est l'une des figures emblématiques de l'art brésilien contemporain. Son oeuvre, comme celles des artistes du Pop Art, s'adresse résolument au plus grand nombre. La « haute culture », l'histoire de l'art moderne, et la « basse culture », l'art populaire, se côtoient à travers cette oeuvre caustique. Série caractéristique de l'engagement artistique et critique de Nelson Leirner, celle, récurrente, de nombreuses cartes géographiques où pays et continents sont figurés, suivant le propos de l'artiste, par des drapeaux, des billets de banque, ou, par exemple, des stickers à l'effigie des cultures populaires nord et sud-américaines. L'univers, rationnel, de Walt Disney coudoyant ainsi celui, irrationnel, de la mort propre aux cultures sud-américaines. Remerciements Galerie Brito Cimino, Sao Paulo.

Lucas Bambozzi
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en partenariat avec vidéoformes
Lucas Bambozzi est né en 1965 à Sao Paulo. Depuis la fin des années 80, il utilise les nouvelles technologies dans son travail et explore le potentiel de la vidéo. En 1995, il crée le premier laboratoire artistique sur Internet du Brésil et travaille comme consultant pour des projets artistiques sur Internet et sur CD-Rom. Il reçoit plusieurs prix et reconnaissances pour ses oeuvres au Brésil, aux USA et en Europe dont, en 2000, le Grand Prix VideoArt de la Ville de Locarno. Ses oeuvres s'intéressent autant à la vie privée qu'à la vie publique. Aussi, l'une des caractéristiques de sa démarche est d'alterner documentaire et fiction, poésie et politique, réalisme et expérimentation, installation multimédia et simple projection.
http://www.videoformes.com/

Rosângela Rennó
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Le travail artistique de Rosângela Rennó remet en question la construction de l'identité unique avec l'outil de la mémoire comme catharsis collective. L'artiste brésilienne est née en 1962 à Belo Horizonte, au Brésil et a exposé son travail tant dans son pays que dans le monde entier depuis le début des années quatre-vingt-dix. Rennó, qui vit et travaille à Rio de Janeiro, utilise la photographie, le texte et la vidéo dans différentes façons pour créer une oeuvre multiple autour de la représentation de la mémoire. « Nous venons en paix... », la citation du titre, est tirée de l'installation vidéo de Rosângela Rennó Dialogo Vera Cruz. Évocation évidente de l'arrivée des Européens en sol américain, ces gentils mots n'en demeurent pas moins ambigüs. Comment d'ailleurs ne pas penser à l'actualité devant cette oeuvre ? Ses écrans blancs et brumeux laissent place au plus grand imaginaire. L'artiste ne donne des pistes narratives que par des sous-titres qui transcrivent les impressions, sous forme de (faux) dialogues, des marins portugais arrivant à destination, et par une bande sons apaisante (bruit de vagues).

Tunga
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L'exposition Tunga Las películas, los vídeos (Institut Cervantes, Paris, avril 2005) comprend une sélection de films vidéos et de travaux documentaires sur l'oeuvre de l'artiste, trois (ou quatre) films spécifiquement conçus pour offrir un support filmique à ses propositions et, sorte de bonus, deux pièces sculptées et une série de photographies qui montrent des actions, le commerce et les relations qu'entretiennent des individus avec les sculptures exposées. Mais dans tous les cas, ce serait une erreur de proposer une approche d'un artiste comme Tunga à partir des différents supports expressifs qu'il utilise. Tunga est un artiste total, le créateur d'un univers esthétique qui lui est propre, la planète Tunga, dont l'atmosphère repose avant tout sur la force dynamique et transformatrice de la poésie. Dès lors, le propos de cette conversation engagée à Paris le 11 mars 2005 est d'offrir quelques clefs de sa vision poétique de l'expérience.

Claudia Andujar, Gisela Motta et Leandro Lima
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Yano-A est une oeuvre commune conçue par Claudia Andujar, Gisela Motta et Leandro Lima en 2005 pour la Galerie Vermelho. Il s'agit d'une installation vidéo sans bande son. Un tirage noir et blanc sur film transparent représentant une hutte en feu, photographiée par Claudia Andujar, est immergé dans une bassine d'eau, un ventilateur agite légèrement la surface de l'eau, un rétroprojecteur capte et projette en live cette image mouvante sur un grand écran littéralement suspendu dans l'espace au milieu d'une salle vide et obscure. Un vidéoprojecteur superpose, à l'image noir et blanc de cette hutte, l'illusion de flammes créée par ordinateur. L'ensemble de ce dispositif technique est caché. Seul reste visible l'image de cette hutte, en train de se consumer lentement, projetée sur l'écran suspendu. L'illusion du feu est totale. L'écran semble se mouvoir et onduler aux rythmes hypnotisants des vapeurs de chaleur, ondulations provoquées par le ventilateur à la surface de l'eau. Ici, l'eau récrée le feu, l'artiste rejoint le chaman. HP Courtesy Galerie Vermelho, Sao Paulo, Brésil



Lia Chaia
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La verticalité implacable du gratte-ciel de la métropole en lieu de colonne vertébrale. Le vert de la feuille pour langue. L'image factice d'un sourire commercial à la place d'un vrai sourire ou d'un chagrin contenu. Le travail de Lia Chaia, produit sens et signifiance à travers les transferts inattendus qui apparaissent dans ses pièces. Son art s'exprime à travers une diversité de médiums tels que photographie, performance, vidéo, peinture ou installation. Il pose de manière récurrente la question des relations rapides et éphémères entre la ville, le corps et ses représentations. Il revendique également de nouvelles temporalités, comme avec "Rede" [hamac] (2003), présenté aux Sabado de Performances [Performances du samedi] à la Galeria Vermelho. Dans cette performance, Chaia est allongée dans un hamac dans l'espace ouvert de la galerie, où elle demeure pendant trois heures. Temporalités nouvelles, plus lentes, contrastant avec la vélocité de notre époque. Courtesy Galerie Vermelho, Sao Paulo, Brésil
http://www.videobrasil.org/


Lia Chaia

Mônica Nador
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En 2003, un groupe d'artistes et de professionnels du secteur mené par Mônica Nador a créé le Jardim Miriam Arte Clube (JAMAC), à Sao Paulo. L'objectif est de constituer un espace permanent de formation et de discussion à partir de pratiques artistiques et de thèmes politiques et sociaux auprès de la communauté du quartier Jardim Miriam, l'une des favelas de cette mégapole de plus de vingt millions d'habitants. Cette démarche révèle, d'une part, la richesse de l'interaction de l'artiste avec la communauté, et, d'autre part, l'extension de la notion de beauté au-delà des canons institutionnalisés. Mônica Nador viendra, accompagnée de Robson Alves da Silva, réaliser une oeuvre murale dans le cadre de ces Rencontres Parallèles Brésil // Brésils. Courtesy Galerie Vermelho, Sao Paulo, Brésil

Laura Lima
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Réalisées en toile vinyle bleu ciel, ces pièces à porter ajoutent à leur qualité hybride et à leur mutation biologique les formes, plis et coupes des créations structurées de la haute couture. Au premier regard, suspendues à des supports alignés en continu sur les murs de la galerie, ces pièces, monochromes et sans forme quand elles sont loin du corps, gagnent en relief. Elles sont plus proches, bien entendu, des travaux en feutre d'un Robert Morris que des pièces en porcelaine artisanale d'un De La Robia. Ceci étant dit, la relation des costumes à la mode et à l'habillement, ainsi que le fait qu'ils gagnent en volume lorsqu'un corps humain s'y glisse, les distinguent radicalement de pièces minimalistes. Leur référence au monde de la mode est renforcée par la manière dont les pièces peuvent être touchées et manipulées tout en étant suspendues ; par la présence d'un assistant, qui aide les visiteurs à essayer de multiples combinaisons et commente avec eux le résultat ; par le catalogue où l'on peut voir des photographies de mannequins seuls ou en groupes, portant les pièces aux abords d'une piscine ou d'une cheminée. La permanence d'un art à porter, à toucher ou encore à pénétrer, de Lygia Clarke à Ernesto Neto, est l'une des spécificités remarquables de l'art contemporain brésilien, ici renouvelées par Laura Lima. Courtesy Galerie A Gentil Carioca, Rio de Janeiro, Brésil

Angela Detanico et Rafael Lain
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Angela Detanico et Rafael Lain travaillent ensemble depuis 1996, à travers différents médiums, l'installation, la vidéo, le son et le graphisme notamment. Nés au Brésil, respectivement en 1974 et 1973, ils se sont rapidement affirmés au sein de la scène artistique internationale en développant un travail analytique, précis et extrêmement singulier. Ils explorent avec minutie les qualités physiques des différents médiums qu'ils utilisent. Utopia (illustration ci-dessus) est un alphabet crée par Detanico et Lain en 2001. Le titre de cet alphabet, Utopia, renvoie à l'idée du modernisme dans l'architecture, symbolisée par Brasilia, et de son application au quotidien. Chaque majuscule est remplacée par un pictogramme différent représentant les fleurons de l'architecture. A chaque minuscule se substitue un pictogramme évoquant le modernisme dans son application quotidienne : barrière de chantier, poteaux télégraphiques, antennes de télévision, etc. Courtesy Galerie Vermelho, Sao Paulo, Brésil
Alphabet téléchargeable sur le site des artistes :
http://www.detanicolain.com/


Cabelo
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La série Myanmar Miroir a été créée d'après l'image popularisée par la presse des jumeaux John et Luther Htoo, âgés de 12 ans, faisant figure de chefs dans la guérilla menée par l' "Armée de Dieu" au Myanmar (Ancienne Birmanie). Myanmar Miroir s'inspire d'une actualité précise. L'effet « miroir » de cette oeuvre est celui de la transposition de situations politiques, sociales et culturelles. Aussi, ce n'est pas étonnant si Myanmar Miroir évoque le roman de Jorge Amado, Capitaines des Sables. Ce roman raconte l'histoire de l'une des plus célèbres bandes de gamins des rues de Bahia, appelée les Capitaines des Sables. Les personnages de Myanmar Miroir ressemblent à ces enfants des rues, mimant le carnaval, arborant des capes festives tout autant que des capes militaires évoquant la dictature. Myanmar Miroir est une histoire de luttes où, comme dans Orfeu Negro, la fête et l'angoisse, la vie et la mort, défilent bras dessus-dessous. Courtesy Galerie A Gentil Carioca, Rio de Janeiro, Brésil

Olivier Zabat
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Sorte de complément-dénouement à la précédente réalisation Zona Oeste, La femme est sentimentale est filmée sur une plage de Rio. C'est l'endroit par excellence où les cariocas (habitants de Rio) peuvent encore rêver et échapper au quotidien, sorte de forum démocratique où quasi-nudité et gratuité estompent momentanément les différences sociales. Sur l'une de ces plages de rêve, deux jeunes femmes des favelas racontent la violence omniprésente qui régit leur existence : celle des bandits avec qui elles vivent comme celle de la police défendant aveuglement les classes aisées. Contraste, avec la cruauté de leurs paroles, le détachement quasi-philosophique qui les anime, forme d'insouciance salvatrice, loin de l'inconscience. Contraste aussi la musique chaloupée de la langue brésilienne, le visuel coloré, éclatant, mouvantŠ Comme si la beauté de ces femmes, tel le cadre dans lequel elles sont filmées, affirmait cette capacité de la vie à coexister avec la mort, sans céder.

NG
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Les dispositifs de NG ont cela de particulier qu'ils associent des codages différents : constructions architecturales plaçant le regardeur en position de retrait et d'observation (plateformes sur lesquelles on peut s'isoler ou observer ce qui se passe alentour, ce qui devient plus que saisissant quand Give me a break, une de ses installations les plus connues a été montrée une première fois dans un salon de coiffure), dessins (qu'ils soient animés ou non), bandes sonores, vidéos. Si les problématiques traitées relèvent délibérément de questionnements sociaux et/ou politiques (le pouvoir, le changement du monde, l'écologie, le rêve, la science, l'argent) leur formulation joue à brouiller les pistes entre " High " et " Low " culture : la culture érudite et la culture populaire. On y retrouve ainsi des références aux rites adolescents (par exemple se tenir à l'écart de la société, comme sur un arbre), à la bande dessinée, à la musique pop, à la science fiction, à la publicité ou encore à la télévision. Frederic Maufras
http://ngngng.free.fr/

Favélité
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Pour l'Année du Brésil en France, l'ONG Enda Brasil et 3 jeunes architectes (Laura Taves, Pedro Rivera, Pedro Évora) ont voulu présenter leur ville, Rio de Janeiro, autrement. La réalité de Rio de Janeiro, au-delà de ses images de cartes postales, est trop souvent montrée sous le seul angle de la violence de ses favelas. Les favelas sont peuplées de millions d'individus, pour la plupart descendants des esclaves qui, depuis l'abolition de l'esclavage en 1888, essaient comme ils peuvent, de se constituer une citoyenneté d'hommes et de femmes libres. Sans nier leur pauvreté technique et économique, un mouvement récent au Brésil commence à comprendre qu'au lieu de chercher à éliminer les favelas, il semble possible de les intégrer à la société brésilienne en les reconnaissant comme culturellement et socialement intéressantes, et en investissant dans leur viabilisation urbaine. C'est ce point de vue que Favelité se propose de présenter au public français. Les Rencontres Parallèles s'associent à ce débat inaugurer par une vaste installation dans la station de métro Luxembourg à Paris et qui se prolonge sur le site
http://www.favelite.org/ La scénographie proposée, simple et directe, nous plonge dans un paysage de favelas en nous interrogeant sur les conditions d'habitation, et en offrant de nombreux textes d'explications sur le phénomène des favelas et sur les objectifs de viabilisation associés.

Eduardo Srur
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Le Camp des Anges
A l'heure à laquelle nous bouclons ce catalogue, nous ne savons pas encore si nous pourrons réaliser cette année, en partenariat avec l'Université de Caen, ce merveilleux projet d'Eduardo Srur intitulé "le camp des anges". En voici la simulation. Il s'agit de quinze tentes de camping accrochées à la verticale sur les deux façades principales du Campus 1 de l'Université de Caen Basse-Normandie. La nuit, ces tentes sont éclairées de l'intérieur comme le sont de vraies tentes. De jour comme de nuit, "le camp des anges" d'Eduardo Srur rayonne d'une poésie surprenante, à la fois élémentaire et contemporaine.
www.eduardosrur.com.br/

Cinébrésil
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Programmation cinéma en partenariat avec le Café des Images
Le Dieu noir et le Diable blond. Réalisé par Glauber Rocha, 1964."Le film qui symbolise la naissance du cinema novo brésilien. L'histoire d'un couple de paysans qui croise d'abord la route de Sebastian – le prophète, le "dieu noir". Puis celle du cangaceiro Corisco, le diable blond qui, dans sa rage, tue les pauvres pour qu'ils ne meurent pas de faim. Un aveugle chante la morale de la fable " La terre est à l'homme, non à Dieu et au diable". Fable de fièvre et de sang, où la caméra semble, par moments, céder elle aussi à la violence. Pour mieux filmer ensuite, le silence d'être apaisé ou figé." (Le guide Télérama) > lundi 21 novembre à 21h30.
Dona Flor et ses deux maris.Réalisé par Bruno Barreto, 1976.Dans une petite ville du Brésil, la très belle Flor épouse le très beau Vadinho. Une fois mariée, elle découvre qu'il n'est qu'un bon à rien. Elle gagne leur vie en donnant des cours de cuisine à ses voisins, mais il prend tout l'argent pour le jouer. Un jour, il meurt subitement. Elle se remarie avec un jeune homme très correct, Teodoro, propriétaire d'un drugstore. A présent, la vie est douce, mais l'érotisme de son premier mari lui manque et son fantôme vient la hanter. "Gigantesque succès au Brésil, ce film est joyeux, sympa et sensuel." (Le guide Télérama) > lundi 21 novembre à 16h15.
La Cité de Dieu. Réalisé par Fernando Meirelles , 2003.Année 60, Cidade de Deus, une banlieue pauvre de Rio. Deux gamins nourrissent des rêves différents. Le premier souhaite devenir photographe, le second hors-la-loi. Lorsque dans les années 80, ils ont chacun obtenu ce qu'ils voulaient, une guerre des gangs éclate dans la cité. Cent-dix jeunes acteurs non professionnels issus des quartiers populaires mettent en scène la montée du crime organisé avec force réalisme. " le cinéma sud-américain nous "scotche" à nouveau, en empruntant sa forme au meilleur du cinéma hollywoodien et en l'ancrant dans une réalité locale. Cette mondialisation-là est exemplaire." (Télérama).> lundi 21 novembre à 18h30.

Tetine
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Concert - Performances Groupe de « funk carioca » composé de l'actrice Eliete Mejorado et du musicien Bruno Verner. Tetine allie poésie, théâtre, performance et musique en un langage unique. Eliete et Bruno ont à leurs actifs plusieurs albums dont Electrobrecht, Música de Amor et Samba of Monalisa en partenariat avec l'artiste française Sophie Calle.
http://www.tetine.net/

Martin Martin
réalisation de pièces sonores Bernard Martin et Patrick Martin.
Le cri du homar, Bizarre Bizarre, Fichtre Fichtre, Bisque Bisque, Bonbon c'est Bon, Pourquoi pas, Baden. Baden, Partir. Revenir, J'abhorre la pléthore, Mercredi Jeudi, Vendredi Samedi, Martin Martin, Cuisinent…, C'ette histoire de homar, Me préoccupe., ZIN ZIN, Les spécialistes sont unanimes, Période d'hésitation entre, Deux tentations, KiF KiF, Aspirer à la singularité, Ou le désir de conformité, Piano piano, Ré mi fa sol la si do, Comme dans l'enfance, Ou je grattais la vieille, Peinture écaillée du mur, De la cuisine, je voyageais, Gri gri, Olé olé lili, C'est dur de se faire, Un prénom, alors deux.,TIN TIN, Bernard piano désossé, Patrick valise sax alto, Echo d'égo.

carte blanche à Marc Mercier
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Argentine vidéo
Des travailleurs argentins ont refusé de subir la « fatalité » du chômage. Environ 1O OOO d'entre eux travaillent aujourd'hui dans près de 170 entreprises autogérées. Il a fallu occuper l'entreprise (usine, imprimerie, hôtel…), résister aux forces de l'ordre toujours soucieuses de défendre la propriété privée, et relancer la production. Plus de patrons. Décisions prises en commun. Égalité des salaires… Certains ont même eu l'audace d'élaborer avec des artistes des projets culturels. Ce fut le cas à l'IMPA où, dès 1999, une cinquantaine d'artistes co-habitèrent avec 150 travailleurs qui recyclent aluminium et plastique. Des manifestations artistiques furent organisées dont un festival vidéo, poésie, performance grâce au courage de Javier Robledo. Même si depuis le printemps 2005 l'expérience de l'IMPA a perdu son caractère révolutionnaire, il n'empêche que cette initiative est à méditer chez nous. D'autant que d'autres expériences similaires sont en cours d'élaboration. Marc Mercier
Occuper Résister Produire
Le parti pris de la vie est un parti pris politique de Marc Mercier (France, 2004) 28'
Les gestes du travail des ouvriers et des artistes filmés dans l'usine autogérée de l'IMPA La Fabrica Ciudad Cultural de Buenos Aires. En 1998, les ouvriers de l'usine IMPA de Buenos Aires découvrent que leurs dirigeants ont détourné de l'argent. L'usine est menacée de fermeture. Les ouvriers lancent les mots d'ordre : Occuper ! Résister ! Produire !. Après une âpre lutte, ils obtiennent gain de cause et prennent en main la gestion de l'entreprise sous forme de coopérative autogestionnaire.En 1999, l'assemblée générale des travailleurs crée dans l'usine un centre culturel : des artistes y installent leurs ateliers. Des ateliers de formation artistique sont ouverts. Des concerts, des expositions, des projections, des débats sont organisés…En mai 2005, cette vidéo devait être présentée dans l'IMPA. Une crise a empêché ce projet. Il a donc fallu se replier dans l'hôtel Bauen (lui-même occupé) où de nombreux travailleurs sont venus débattre.
Video Bardo
Programmation vidéo internationale du festival Video Bardo qui s'est déroulé en novembre 2003 à Buenos Aires (Argentine), au sein de l'usine récupérée l'IMPA La Fabrica Ciudad Cultural, sous la responsabilité de Javier Robledo.
http://www.instantsvideo.com/

carte blanche à Unglee
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désirs, fantasmes et musiques
Cette année ma programmation met l'accent sur le travail de trois artistes : Tom de Pekin, Rémy Yadan et Richard Squires. Deux français et un anglais.
Depuis longtemps Tom de Pekin est quelqu'un qui me fascine, tout simplement parce qu'il a l'air si gentil et j'emploie ce mot dans le sens qu'il avait au XIXème siècle : ce qui me plaît chez Tom de Pekin c'est sa délicatesse morale, sa douceur et sa bienveillance. Et ce qu'il semble être se retrouve dans son travail graphique, dans ses éditions, dans ses vidéos. Tom de Pekin détourne souvent des dessins de propagande chinois pour en faire des représentations résolument sexuelles qui mêlent à la fraicheur de la naïveté le trouble de la sexualité. Militant pour toutes les libertés sexuelles, son combat est le transgenre, le queer. Tom de Pekin dit qu'il fait un travail militant. Mais s'il n'y avait que cela dans sa démarche son travail ne serait pas intéressant. Ce qui me plaît chez lui c'est qu'il attache une grande importance au rythme, à la musique, au montage et qu'il les maîtrise parfaitement.Rémy Yadan non plus n'est pas sans charme. A travers ses scénographies, ses chorégraphies et ses vidéos souvent provoquantes, il nous montre comme il est fasciné par le désir et nous prouve qu'il sait manipuler le spectateur pour créer chez lui des associations d'idées que nous garderons pour nous afin de laisser le spectateur libre de son interprétation. Chez Rémy Yadan tout est simple : il y a des images de mer, le souffle d'un coureur à pied, une femme impudique, une chanson douce interprétée par l'auteur lui-même dans sa fragilité toute nue et attendrissante. Mais tout cela est manié avec une telle maîtrise pour évoquer le désir qu'on ne peut s'empêcher de se dire qu'il nous fait de bien beaux cadeaux.Richard Squires c'est autre chose et pourtant il partage avec Tom de Pekin et Rémy Yadan le charme de la spontanéité mise en scène avec rigueur et parfois avec la plus grande loufoquerie, influence, sans doute, de la bande dessinée et des jeux vidéos. Son travail est tout autant subversif malgré ses airs de ne pas y toucher. Il est peut-être le plus fou des trois et j'aime ça.
On l'aura compris ce programme est un programme du soir car il est fait de désirs, de fantasmes et de musiques de night club envoûtantes.
Unglee, 19 août 2005
Le programme
Rémi Yadan : Brigitte, 1999, Nécropole de l'amour, 2002, L'offrande, 2001. Richard Squires : Big Iron Door, A Homo a Pretty Boy & a Facial Tic, Attack. Tom de Pekin et The Brain : Gode Save The Gouine, 2002, Pine Pong, 2003, Madame H, 2003. Tom de Pekin et Farrah : FIst Power, 2003. Tom de Pekin et Philippe Donadini : Eiassassino de laTelevision, 2003, Do You Know That Bad Girls Go To Hell, 2004. Tom de Pekin et Jean-Gabriel Periot : Devil Inside, 2004. Tom de Pekin : Les Majrettes, 2005, Tatoo Girl, 2005, Gender Trouble, 2005.

carte blanche à Jean Seisser
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autopsie du grand peintre
Dans les premières années 80, les nouvelles technologies n'étaient pas encore numériques, mais vidéo. On rêvait aussi d'un art sans odeur de térébentine et d'objets à exposer. On imaginait un art nouveau, un art proche de la vie quotidienne, un art comme de la télé, et cela semblait d'autant plus naturel aux jeunes artistes qu'ils avaient biberonné en la regardant. Ils étaient en effet de la première génération d'enfants gavés d'images cathodiques et de quadrichromies, et tout aussi naturellement ils voulaient donner une densité artistique à l'environnement d'images que les médias sacrifiaient à l'audimat et aux comptes de vente.Bazooka, (le groupe cryptopunk parisien qui déployait alors ses interventions artistiques dans les grands journaux nationaux de préférence à l'art des galeries), venait de se disloquer après cinq années d'intenses activités et d'absorption de dope, quand Kiki Picasso, l'un de ses membres imagine la réalisation de "L'autopsie du grand peintre". Le sénario et la mise en sècne sont simples : on prend un cadavre d'homme, on le bourre de nodules artistiques que l'autopsie révèle sous la caméra. Kiki laisse évidemment son auditoire sceptique tant aux possibilités de réalisation du projet. Où trouver les complicités nécessaires pour pouvoir disposer d'un cadavre à de telles fins.Et voilà que l'extraordinaire capacité de persuasion de Kiki a su décider un anatomiste à prendre le risque de tenter l'aventure. La vidéo est rudimentaire, mais le document brut et obsène vacille cruellement entre la réalité et la fiction. Il provoque le malaise et arrache l'indignation, mais indéniablement interroge sur les limites de l'art et de l'éthique de la communication.Quelques vingt ans après, Kim Chapiron, le fils de Kiki Picasso, se lance lui aussi dans l'image vidéo et compose la compilation Kourtrachmé, dont sont extraits les deux séquences des Frères Wanted, 1. La barbichette et 2. Le chat d'abdel Krim. Vincent Cassel est acteur dans les deux films, tout comme il l'est dans Sheitan, le premier long métrage de l'auteur, actuellement en court de montage. L'image est vive, les angles de prise de vue grotesques et le ton est éblouissant de fraîcheur et de spontanéité. L'ambiance polyethnique dégage une gaité nerveuse, chaleureuse et violente dans des modes ethiques aussi diformes que la prise de vue. L'art est celui du clip.Autre ambiance syncopée, les images de Jérome Lefdup se construisent avec le son pour créer des espèces de cryptomusiques dont la fine ciselure a le constant soucis de capter l'attention de l'auteur le temps de sa durée. Elles ont cette volonté d'amuser l'oeil et l'oreille qu'exigent les yeux et les oreilles du public de télé. Ma sélection est délibérement en retrait des mystères de l'art pour exalter une vision aussi banale que celle que déverse le petit écran, mais pas forcément aussi con.
Les auteurs en tout cas croient à la vertu de la communication et à l'effet choc de l'image sur tout un chacun. Stéphane Trois Carrés prétend le faire dans la cadre des spéculations mathématiques et du spectacle scientifique. Il utilise l'ordinateur comme le savant ses instruments de mesure pour palper les formes et les inscrire dans un espace ludique.Ce sont des oeuvres d'enfants de la télé, faiseurs d'images pour la société dans laquelle ils vivent.
Jean Seisser, Foumban, Cameroun, 2005.
ProgrammeJérôme Lefdup : Dies Irae (1984 – 5'57''), Satan m'Habite (1996 - 2'43''), La Déculottée (2002 - 4'58'').Stéphane Trois Carrés : Morphogénèse, 2002, 2'47. Soixante minutes vo1, 1'37 et Soixante minutes vo2, 1'56. Kim Chapiron : Les FRERES WANTED 2 : La barbichette, Les FRERES WANTED 3 : Le chat de la grand mère d'Abdel Krim. Kiki Picasso : L'autopsie du grand peintre, 1982 [?], 7'38.

programmation wharf
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centre d'art contemporain de basse-normandie
Jacky Chriqui, Confidences improvisées, 2005, 9'. Captive, 2004, 16' (photo). Adieu, 2004, 4'15. Marianne Pistonne, Tout bas, 2004, 4'30. Pierre Lobstein, Mémoire de la méoire, 2004, 9'. Sabine Massenet, Tears, 2004, 5'45. Suzanne Fränzel, La lune de miel, 2003, 14'. Tirtza Even, Icarus, 2004, 12'. Pascal Marquilly, La mer est calme, 2005, 14'17. Images du monde – Monde d'images, 2004, 10'54. Le corps sublime, espace critique, 2004, 29'30. Jean-Gabriel Périot, Dies Irae, 2002, 9'30. Undo, 10', 2005. Médicalement, 3'. Eléonore de Montesquiou, Nur, 2004, 4'30. Mounir Fatmi, Les égarés, 2005, 9'20. Pascal Marquilly, Jacky Chriqui, Si vous racontez une histoire sur moi, dites bien que je ne suis pas une prostituée, 20', 2005. Frédérique Lecerf et Frank Turpin, Fantasy, 30', 2005. Anthony Rousseau, Je danse comme un papillon, 3'07, 2003. François Hardel, 24-04-03, 6'30, 2003. Isabelle Ferreira, La Vase, 1'15, 2004. Jean-Baptiste Decavèle, L'inaccoutumance, 20', 2004. Dominique Angel, Pièce supplémentaire n°17, 22',2005. Antoine Miserey, Le monde du silence, 5'25, 2004. Ciao Babylone, 5'45, 2004. A propos d'un petit détail, 5'10, 2003. Aryan Kaganof, Nique ta mère !, 10', 2004. Rêverie, 10', 2004. Nicola's first orgasm, 6', 2002. The murder mystery, 10', 2004. Arrested developpment, 5', 2003. Elvire Bastendorff, Sirens traffic story, 1'51, 2004. Les nouvelles sirènes versus ernestine # 1, 12', 2004. Aurélie Haberey et Matt Coco , In my hair, 8'36, 2005. Gwenaël Billaud, Bush Président, 4'49, 200. LTNO, 4'13, 2004. Marlène Belilos, Quand les Attitudes deviennent formes, 28'. Olivier Thiebaut, L'esprit est dans la ferme, 2000.
Brésil // Brésils
Ernesto Neto par Karen Harley, We fishing the time, 20', 2000. O Casamento, 10', 2003. Leonilson par Karen Harley, With the whole ocean to swim, 19'', 1997. Tunga (programme en pages Tunga). Lucas Bambozzi, Do outro lado do Rio, 2004. Eu nao posso imaginam, 1999. What is erased – What is retained, 2002. Aquide novo, 2003. Love stories, 1992. Just there : a place I do not know, 1996. Cultura microdocumentaries, 1998. Maurício Dias et Walter Riedweg, David et Gustav, 19', 2005. Mônica Nador par Ludmila Ferolla, Parades Pinturas, 64', 2005. Olivier Zabat, Zona Oeste, 42', 2002. La femme est sentimentale, 11', 2001. Cildo Meireles par Luis Felipe Sâ, Gramaticâ do Objeto, 15', 2000. Marcelo Gomes, Annos 70 : Trajetorias, 26', 2001.

zebra crossing
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En partenariat avec l'école régionale des Beaux-Arts Caen la mer.
www.unicaen.fr/collectivite/beaux-arts/erba/
“Paniques subliminales” Du message propagandiste à l'image fantôme
Ecole Supérieure des Arts et de la Communication de Pau. Ecole Nationale Supérieure des Arts de Dijon
Sur l'invitation de Zebra crossing, Université éphémère des Rencontres Parallèles d'Hérouville Saint-Clair, un groupe de 12 étudiants issus de l'Ecole Supérieure des Arts et de la Communication de Pau et de l'Ecole Nationale Supérieure d'Art de Dijon investissent le lieu du festival, 3 jours avant son ouverture et pendant sa durée. Encadrés par leurs professeurs au sein d'un ARC (Atelier de Recherche et de Création), ils interviendront in situ à l'aide d'unités mobiles de production audiovisuelle.
Cet atelier de recherche et de création propose aux étudiants d'interroger, de canaliser, de manipuler ce qui fonde et façonne notre appréhension du réel et nos peurs collectives.
Participants :
Etudiants de l'ENSA de Dijon : Aurélie Briday, Lucile Hoffmann, Fiona Lindron, Charlotte Millour, Baptiste Perille, Annelise Ragno.Etudiants de L'ESAC de Pau : Emmanuelle Bottelin, Lucie Leca, Maïlis Tellechea, Alexandru Balgiu, Nicolas Pavageau, Céline Raoux.Équipe encadrant l'ARC : Jean-Paul Labro, Laurent Evenisse, enseignants à l'ESAC de Pau. Lydie Jean-Dit-Pannel, Lionel Thenadey, enseignants à l'ENSA de Dijon
http://www.esac-pau.fr/ http://www.ensa-dijon.fr/
Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts de Paris
Programme vidéo des élèves de l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts de Paris proposé par Jacky Chriqui : Victoire Gounod, 11, 8'32''. Isabelle Vicherat, Off, 2'30. Jérémie Douchet, Corps (Inside), 14'15''. Xue Sun, Kaïser, 18'. Estefania Penafiel, S/T (Nature morte), 4'. Julien Roux, Seoul 2003, 15 ‘. Justine Triet, Trasverse, 6' 30 .
http://www.ensba.fr/





Mônica Nador